Mode in Textile

Nouveau service Scan to try de Nike : un pas de plus vers la misanthropie ?

C’était mieux avant. Non, nous n’irons pas jusque là, mais tout de même, on s’interroge. L’industrie de la mode est devenue hyper concurrentielle, notamment du fait du large développement du e-commerce. Pour y faire face, les boutiques physiques rivalisent d’idées pour améliorer l’expérience client en magasin. Les marques jouent ainsi à fond la carte de la technologie et du client connecté. La plupart du temps, on se dit “eh ! Super !”. Pas toujours. On reste ainsi dubitatif quant à la dernière fonctionnalité mise à disposition chez Nike : le Scan to try.

Un objectif étonnant

Souvent les appellations de ces nouveaux services sonnent comme un peu obscures. En l’occurrence, le Scan to try est presque trop clair. Littéralement, scanner pour essayer, il ne semble rien y avoir d’autre à comprendre que ce que cela dit. Le principe est simple donc : en boutique, le client repère une paire de chaussures qui l’intéresse ; il la scanne, obtient différentes informations comme son prix, ses différentes déclinaisons de couleurs, les pointures et le stock disponible ; puis une fois son choix arrêté, il attend qu’un vendeur la lui apporte sur une aire dédiée. Vous avez bien lu. Dans l’affaire, la seule chose qui diffère d’une même opération menée sans smartphone, c’est l’interaction avec le vendeur, réduite de quelques secondes et d’une petite phrase.

Une génération à satisfaire

Quelques secondes gagnées sur le temps des vendeurs ? Ce serait donc là tout ce que Nike aurait à gagner ? Faut-il voir là une certaine misanthropie de la part de l’équipementier ? Pas si vite ! Certes, matériellement parlant, le géant américain n’a pas grand intérêt à développer le concept, mais en termes de satisfaction client, c’est nettement plus intéressant. En effet, selon une étude menée par Wakefield Research, près de deux tiers des consommateurs affirment préférer rester seuls pour faire leurs achats. Les conseils des vendeurs, ils s’en passent volontiers, et privilégient ceux que leur souffle leur smartphone. Ainsi vont les exigences des Millenials (nés entre 1980 et 2000) et leurs successeurs (nés depuis 2000)…

Août 2018.