Mode in Textile

L’industrie de la mode sort enfin de la crise

Alors que les alertes se multiplient face à l’urgence de repenser la mode, tant pour des nécessités sociales qu’écologiques, on pourrait croire que l’industrie de la mode est en mauvaise posture. C’est en fait loin d’être le cas. Selon l’Union des Industries Textiles, pour la première fois depuis 40 ans, le secteur renoue avec la croissance.

Plus de 2000 emplois créés en 2017

En effet, alors qu’au cours des dernières décennies l’industrie textile n’a fait qu’encaisser une décroissance sans relâche, le secteur semble enfin reparti à la hausse. Pour l’année 2017, plus de 2000 emplois ont été créés en France. Ce qui mène le nombre d’employés du secteur à 60300 pour l’Hexagone. Une relance inespérée comme le souligne Jean-Yves Le Floch, président de l’entreprise Armor Lux. “Pendant des années, nous avons subi l’enfer des suppressions d’emploi permanentes.”

Merci le Made in France…

Mais Armor Lux, tout comme Saint James, ou leurs jeunes concurrents du Slip Français ont largement contribué à ce nouvel essor. Fiers d’un savoir-faire local, ils ont compris l’intérêt des Français pour le Made in France, le désir à un retour aux sources et le souhait d’une meilleure traçabilité. En somme, le contre-mouvement de la fast fashion a contribué à l’engouement pour ces marques historiques et leurs dignes descendantes. Ce qui, bien sûr n’a pu avoir qu’un impact positif sur le secteur.

… et l’innovation

Les acteurs du Made in France ne sont pas les seuls bons élèves. “50% des 13 milliards de chiffre d’affaires du secteur sont aujourd’hui réalisés par les tissus techniques.” assure Yves Dubief, président de l’Union des Industrie Textiles (UIT). Car c’est là que se sont concentrés les efforts des usines. A force de chercher à améliorer leur compétitivité face à la main d’oeuvre chinoise, elles ont mis l’innovation au coeur de l’industrie textile. Par ailleurs, pour proposer de la nouveauté sans sombrer dans les travers de la fast fashion, les acteurs du secteur mettent au point des textiles de plus en plus perfectionnés.

Un problème de recrutement

Un rapport de très bon augure. Il convient toutefois de rappeler que tout n’est pas gagné encore. Les départs en retraite sont nombreux. Or, les compenser ne s’avère pas si aisé que l’on pourrait le croire. La faute à la méconnaissance des métiers, mais aussi à la mauvaise image dont a souffert le milieu de la mode au cours de ces années difficiles. Quant aux formations, si elles connaissaient un certain regain, elles se font pourtant moins nombreuses.

“Recruter est difficile. Le secteur, sinistré depuis de nombreuses années,a perdu son principal savoir-faire, détenu par les couturières et les opératrices de confection. Les écoles de formation ont fermé et nous ne trouvons plus de main d’oeuvre.” explique ainsi Jean-Yves Le Floch. Pour palier à ces manques, Armor Lux a créé sa propre école à Quimper. De son côté, l’Alliance du commerce a lancé récemment une campagne d’information pour attirer les jeunes talents.

Juillet 2018.