Mode in Textile

Du traditionnel au bio à l’OGM, le coton est dans tous ses états…

Selon une déclaration récente de l’ International Cotton Advisory Committee (ICAC), les stocks mondiaux de coton devraient baisser de 8% à 20,4 millions de tonnes, ce qui représente environ 86% de la consommation mondiale de coton, en 2015/16. Il s’agirait de la première baisse des stocks mondiaux depuis 2009-10. Les stocks chinois devraient diminuer de 7% à 12 millions de tonnes, alors que les stocks pour le reste du monde devraient diminuer de 9% à 8,4 millions de tonnes. Cette réduction des stocks est due à une baisse de 15% de la production mondiale de coton, estimée à 22,2 millions de tonnes, et non en raison de la consommation, même si dans les faits la consommation mondiale de coton devrait diminuer de 2% à 23,9 millions de tonnes (concurrence des prix bas du polyester).

Dans le même temps, la Chine vient de déclarer comme une de ses priorités « la recherche sur les OGM et l’industrialisation du maïs et du coton génétiquement modifiés », pour les 5 prochaines années.  Le pays souhaite ainsi clairement renforcer ses moyens de production de ses propres OGM, ce qui devraient avoir un impact sur la surface de terres cultivées par exemple….alors même que le Burkina Faso fait volte-face concernant sa stratégie de production du coton !! En effet, l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB), qui regroupe les trois sociétés cotonnières (la Sofitex, Faso Coton et Socoma) et les producteurs (UNPCB) réclament 73,6 millions d’euros au groupe semencier américain Monsanto en compensation des préjudices causés par l’introduction du coton OGM. Introduit depuis 2009 au Burkina Faso notamment pour lutter contre le ver du cotonnier, il aurait selon l’AICB conduit à une baisse de la qualité de la fibre avec une longueur de fibre plus petite, réduisant ainsi sa valeur sur le marché. Plus de 60% du coton cultivés au Burkina est issu de semences OGM…Les OGM font donc toujours plus ou moins polémique dans le domaine. Et pas seulement pour le coton traditionnel : actuellement, le plus grand défi à relever par les producteurs de coton biologique est d’obtenir non semences de coton non OGM !

Pour pallier à certains problèmes, le ministère américain de l’Agriculture utilise un outil d’analyse appelé FiberTyping, développé par le Crada (Cooperative Research and Development Agreement), qui permettra à terme de déterminer l’espèce du coton employée ainsi que son origine. L’objectif est clairement de permettre aux marques de s’assurer de la qualité et de l’origine réelle des produits qu’elles entendent proposer à leur clientèle.

Source : Le Monde – 16/04/2016