Mode in Textile

Le cuir vegan irrite les professionnels du cuir

Parce qu’on attend d’elle qu’elle se renouvelle régulièrement, l’industrie de la mode propose des innovations régulières. Et cela serait vain si elle ne suivait pas les tendances du monde, au-delà de l’aspect esthétique et vestimentaire. Ainsi, depuis quelques temps les vegan sont partout. Aussi bien dans les étals alimentaires des supermarchés, que dans les restaurants, au rayon cosmétique tout comme sur les portants des boutiques d’habillement. Plus récemment, les vegans ont même investi un domaine que l’on leur pensait inaccessible : le cuir. Cuir d’ananas, cuir de champignon ou encore cuir de bois, le “cuir vegan” se démocratise. Et ce n’est pas pour le plaisir du Conseil National du Cuir.

Un décret non respecté

Et on comprend mieux pourquoi lorsque l’on remonte à 2010. En janvier en effet, le décrêt 2010-29 avait été voté, indiquant que seules les matières provenant de peau animale et traitées pour être imputrescibles pouvaient profiter de la dénomination “cuir”. Or, on constate depuis plusieurs mois que ceci est loin d’être respecté avec la tendance du “cuir vegan”, d’origines variées, sauf animales !

Le ministre de l’Economie sollicité

Souffrant de ce qu’il considère comme étant une concurrence déloyale, le CNC a d’abord contacté les différents utilisateurs frauduleux avant de saisir directement les plus hautes instances. Selon le site fashionnetwork, le Conseil a sollicité l’aide du ministre de l’Economie pour qu’il intervienne auprès de la Commission Européenne afin d’empêcher que la pratique se répande.

Bercy intervient auprès de la Commission Européenne

Après quelques longues semaines de délais, Bercy a finalement lancé une action en demandant à la Commission Européenne d’agir sur plusieurs points. D’abord, l’impérative et urgente nécessité de mettre en place des mesures appropriées pour garantir aux produits qui circulent sur le marché intérieur un correct étiquetage, et que la dénomination “cuir” ne figure que sur des produits d’origine animale.” Ensuite, le ministère a argué en faveur d’un projet de directive pour l’harmonisation de la définition du terme “cuir” ainsi que ses conditions d’emploi, “dans l’objectif de permettre une compétition loyale entre opérateurs économiques et un choix éclairé des consommateurs”.

Septembre 2018.