Mode in Textile

Consommation : vers un monde d’avatars

NOUVEAUTE :

DOSSIER TENDANCES DE CONSOMMATION

En ce début d’année,  Euromonitor, ConsumerLab, Ericsson, Kantar Worpanel ou encore bien d’autres cabinets de tendance, plusieurs grands observateurs se sont penchés sur les habitudes de consommation et les désirs des consommateurs, de plus en plus digitalisés et informés. 

Décryptant ces tendances à travers le prisme de l’innovation, de la mode, du textile et de l’habillement, votre magazine Modeintextile by IFTH  vous propose un dossier sur les grandes tendances de consommation identifiées.

Aujourd’hui, focus sur les nouveaux avatars -les nouveaux consommateurs? – de l’industrie du textile et de l’habillement.

Etre à deux endroits à la fois, l’idéal du consommateur…et du vendeur?

Le rapport Ericsson nous révèle que 48% des utilisateurs de réalité augmentée/virtuelle veulent des avatars en ligne capables de les imiter à la perfection, de manière à pouvoir être à deux endroits à la fois, par exemple au travail et en même temps à un événement social, ou en train de faire du shopping.

Dans un monde où les achats en ligne, notamment de vêtements, sont sources de stress pour les consommateurs toujours plus pressés, la perspective d’un vêtement mal ajusté représente également une source de contrariété, un obstacle. Un obstacle de 300 milliards de dollars pour les entreprises de confection textile qui sont en proie par conséquent à des fluctuations de revenus, des questions de durabilité, et de coûts en termes d’opérations de gestion de stocks, d’invendus, voire d’image de marque.

Aussi le cas de figure classique pour le consommateur est d’acheter un vêtement en ligne, l’essayer une fois chez soi, et enfin de constater que, soit le vêtement convient à l’idée qu’on s’en faisait, soit il est mal ajusté. La conséquence étant que généralement ces vêtements ne sont pas renvoyés – par manque de temps, de moyens, ou encore de volonté – et finissent donc au fond d’un placard ou dans une poubelle, alimentant un circuit de pollution sans fin.

Quelques solutions existent déjà

Aussi de pouvoir essayer des vêtements sans avoir à faire l’effort mental et physique, de son canapé, est une perspective alléchante, que les entreprises ont su sentir. Aussi, sont apparues ces dernières années différentes applications, à destination des consommateurs voire même des commerçants.

La plus « Intelligente et Artificielle » : SMART MIRROR

Présentée lors du dernier salon CES 2019 de Las Vegas, la société CLO Virtual Fashion, experte en simulation de vêtements 3D a dévoilé l’interface AR Smart Mirror. Les consommateurs peuvent numériser leur corps automatiquement via une caméra 3D et essayer virtuellement des vêtements, sans se déshabiller à l’aide d’un avatar personnalisé en temps réel, intégré à un écran tactile LG. L’interface suggère taille et ajustement et permet de passer à l’achat des vêtements en ligne, facilitant le processus d’achat.

La plus ergonomique pour le e-commerce : FITLE

Avec Fitle, à partir de l’âge, la taille, le poids et le sexe des utilisateurs, ces derniers ose voient attribuer une taille en accord avec leur morphologie et leurs préférences de confort. L’outil est notamment à destination des e-shops et des plateformes d’e-commerce, avec des effets bénéfiques qui rejaillissent sur chaque acteur de la transaction, puisque l’application permet une augmentation des ventes et une réduction des vêtements retournés et fluidifie l’expérience client. 

La plus “fashion” : GUCCI et YOOX

Il n’est pas surprenant que Gucci soit la marque préférée des millenials. Tablant sur le numérique, la firme The PowerHouse propose une version numérique de la collection sur l’application Genies (avatar et messagerie développée dans la Sillicon Valley). L’utilisateur crée un clone numérique, personnalisable tant en termes de personnalité que de caractéristiques physiques – ayant accès aux vêtements de la collection Gucci, et qu’ils pourront à terme acheter via l’application. 

Une tendance amorcée par le site Yoox par exemple (du groupe Net-a-porter) qui  a lancé YooxMirror, application qui permet de visualiser les produits choisis sur un avatar nommé Daisy, personnalisable pour une identification renforcée.  L’étape suivante, déjà enclenchée, est celle de la modélisation 3D du corps du consommateur, qui devrait permettre à terme de faire du shopping en ligne et de sélectionner les vêtements les mieux coupés, tout cela sans se déplacer.

La plus écologique : CARLINGS

La marque norvégienne Carlings a lancé en décembre 2018 une collection de vêtements streetwear entièrement numériques. Les consommateurs téléchargent une images et paient entre 10 et 3à euros pour sélectionner des vêtements, qu’ils ajoutent numériquement. Les concepteurs de mouvement 3D ajoutent numériquement les vêtements aux images des consommateurs, qui peuvent ensuite être partagées sur les réseaux sociaux. Les bénéfices sont reversés à une association – l’application offrant une perspective importante sur la défense de la durabilité. 

Un futur fragmenté, qui soulève des questions

Aussi, le rapport Ericcson 49% des consommateurs pensent que les services clients seront assurés par des avatars, dans la lignée du conseil en ligne qui existe déjà par exemple avec la mise en place de chatbots, comme on a peut le retrouver sur le site de du vendeur ASOS par exemple. 

Par cette fragmentation des identités et des personnalités, se posent de réelles questions quant à la responsabilité légale de l’avatar et de son « propriétaire », qu’il soit un particulier ou une entreprise. Sera-t-il une extension de son propriétaire ou aura-t-il le statut d’une personne morale ? Autant de questionnements que le droit va devoir aborder…

-25/02/19-

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