Mode in Textile

La question des droits des femmes perdure dans le secteur du textile habillement

Le site Fiber2Fashion annonçait hier que la Sardar Vallabhbhai Patel International School of Textiles and Management (SVPITM), basée en Inde, organisait un séminaire national sur « Le rôle des femmes dans le développement de l’Industrie Textile » le 22 mars 2019. Le séminaire, sponsorisé par la Commission Nationale pour les Femmes, souhaite vouloir mettre en valeur les parcours des femmes dans l’industrie du textile et de l’habillement, ainsi que les politiques gouvernementales mises en place pour encourager leur présence à des postes importants dans l’industrie.

En cette journée internationale des droits des femmes, cette information pose la question de la présence des femmes dans l’industrie textile, et notamment des ouvrières du textile en Asie, première zone de production et de confection. 

Historiquement, l’industrie de l’habillement est très féminisée. En Europe, la dentelle ou la broderie sont longtemps demeurées des techniques historiquement associées aux femmes. Aujourd’hui, en Chine, 70% de la main-d’oeuvre est constituées d’ouvrières. Elles représentent par ailleurs 85% de la main-d’oeuvre au Bangladesh et 90% au Cambodge. 

Si le travail peut constituer une forme d’émancipation, financière, notamment, la question des conditions de travail de ces femmes ouvrières en Asie demeure un problème. Tandis que près de 43 millions de personnes sont employés dans les secteurs de la confection, du textile et de l’accessoire, la contestation monte. Au-delà des conditions physiques de travail (pénibilité, insalubrité des locaux), les conditions salariales demeurent en effet préoccupantes, et sujettes à tension. En effet en janvier 2019, des milliers d’ouvriers du textile, manifestaient au Bangladesh  le 13 janvier pour réclamer de meilleurs salaires, empêchant l’activité de près d’une cinquantaine d’usines.

Ainsi que le mettait en avant le quotidien Le Monde dans son article du 19 janvier 2019 sur les manifestation en question , « les salaires minimaux pour les ouvriers les plus mal payés ont augmenté d’un peu plus de 50 % ce mois-ci, pour atteindre 8 000 takas (83 euros) par mois. Mais les ouvriers intermédiaires se plaignent de n’avoir eu qu’une augmentation dérisoire au regard de l’augmentation du coût de la vie, notamment celui du logement. » Si depuis le scandale du Rana Plaza, des syndicats, notamment d’ouvrières, se sont constitués, la question des solutions pour remédier à ces revendications demeure.

Aussi quelles sont les solutions, autres que juridiques ? L’intelligence artificielle a été pointée du doigt comme pouvant mettre en péril les emplois de millions de personnes, en remplaçant par des robots une main-d’oeuvre qui a été tirée de la pauvreté par l’arrivée du textile. Elle apparaît néanmoins comme une potentielle chance de mettre fin aux conditions sanitaires et salariales de l’industrie mises en avant depuis des années. En effet, en se positionnant comme un catalyseur de changement, ses effets pourraient bénéficier a priori en majorité aux femmes constituant cette main d’oeuvre et améliorer leurs conditions de travail. 

-08/03/19-