Jules, Brice, Mim, La Halle ou encore Naf Naf, elles sont nombreuses ces derniers mois, les enseignes du prêt-à-porter moyenne gamme à avoir dû déployer des plans de restructuration pour ne pas couler. Camaïeu ne sort pas indemne non plus de cette décennie de crise au sein d’une industrie textile sinistrée. À la mi-octobre l’enseigne de mode féminine a été placée sous sauvegarde par le Tribunal de commerce de Lille.
Un délais pour reprendre son souffle
La procédure permet à Camaïeu de suspendre le paiement de ses dettes le temps qu’elle retrouve une santé suffisante pour rembourser sans s’enfoncer. L’enseigne qui avait déjà bénéficié d’un accord avec ses créanciers réduisant de moitié ses dettes s’élevant à 1 milliard d’euros, dispose ainsi d’un délais supplémentaire de 2 à 9 ans pour régler ses comptes.
Une situation à prendre au sérieux
Pour les représentants de la CGT, cette mise en sauvegarde n’augure rien de bon. “Le tribunal va trancher en faveur des créanciers ou en faveur des actionnaires, mais derrière, il y aura une restructuration.” Ce qu’aurait tendance à confirmer une source proche des créanciers. “Aujourd’hui, l’argent que gagne Camaïeu ne sert qu’à rembourser les intérêts de la dette.” Pour elle, “le risque de suppression d’emplois et de fermetures de magasins” n’est pas du tout à écarter.
L’optimisme de mise
Pourtant, côté Camaïeu, si l’on reste lucide, l’heure n’est pas à l’inquiétude. Selon la porte-parole de la marque en effet, les résultats de l’enseigne sont plutôt encourageants. Tandis que la plupart des concurrents sombrent doucement mais sûrement, Camaïeu peut se targuer de voir sa rentabilité augmentée malgré un chiffre d’affaire légèrement en baisse entre 2016 et 2017. Un bon point qui reste néanmoins insuffisant pour effacer ces dettes sans devoir renoncer aux investissements nécessaires . “Les magasins Camaïeu sont rentables. Un plan stratégique a été mis en place et reste plus que jamais suivi et d’actualité. Cela passe par développer l’omnicanalité, mais aussi rénover le parc de magasins avec, déjà, un tiers des magasins qui sont passés au nouveau concept.” confie ainsi la porte-parole de la marque à nos confrères de LSA-conso.
Octobre 2018.